mardi 31 juillet 2012

Linkin Park : What I've done

Salut tout le monde !

Aujourd'hui sur mon blog, un p'tit article musical. Linkin Park est un groupe qui a marqué mon adolescence avec des CD comme Meteora et Hybrid Theory, que j'ai passé des heures à écouter autour de 15-16 ans. Leur musique réussit l'exploit de mélanger un rock puissant aux guitares lourdes et aux rythmes effrénés, avec même des accents néo-métal, aux envolées rap/hip-hop de Mike Shinoda. Leurs paroles, très profondes, intimistes et souvent tristes mais toujours pleines d'espérance au final, expriment des émotions que tous les adolescents connaissent. Depuis Meteora, j'ai grandi et passé la crise d'adolescence, du coup je les écoute moins mais parfois, quand mon état d'esprit du moment s'y prête, j'aime encore plonger mes oreilles et mes rêves dans quelques-unes des chansons de leurs débuts, par exemple ma préférée Breaking the habit, ou encore Faint ou Easier to run. Par contre, je connais beaucoup moins les productions plus récentes du groupe, ce qui est d'ailleurs dommage puisque dans les quelques chansons que je connais, ils privilégient le mélodique avec la voix beaucoup plus calme et soignée de Chester Bennington, tout en gardant les mêmes rythmes et sons de guitare puissants qu'avant, une évolution que je préfère.

What I've done fait partie de ces nouvelles chansons de Linkin Park. Je l'avais déjà entendue quelquefois et je l'aimais beaucoup. Puis, un mime de S'Trace ta Rue, dont cette chanson était le fond musical, ma permis de la voir d'un tout autre œil et c'est ce qui m'a donné envie de vous partager mes réflexions. Comme d'habitude pour mes articles sur des chansons, je vous propose d'abord de l'écouter et de regarder le clip avant de lire ce que j'en pense. Vous pouvez lire les paroles (en anglais) ici.


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Le clip est rempli d'images montrant la souffrance et l'injustice à différentes échelles dans notre monde et fait apparaître plusieurs personnages historiques qui ont apporté beaucoup de souffrance à l'humanité (notamment Adolf Hitler et Mao Zédong) et d'autres qui ont contribué à construire un monde meilleur (notamment Mère Thérésa et Gandhi). Les paroles expriment une idée fondamentale : la grâce. C'est cette notion que le mime de S'Trace ta Rue a choisi de faire passer.


Le début de la chanson parle d'un adieu. Le chanteur souffre sous le poids du regret, d'un passé douloureux : "what I've done". Sans que la chanson donne davantage de précisions (peut-être l'adieu est-il une rupture sentimentale suite à une infidélité ?), on comprend qu'il a commis une faute et se sent coupable.

On voit aussi qu'il comprend que sa faute a des conséquences sur son identité, puisqu'il fait le lien entre "what I've done" (ce que j'ai fait) et "what I've become" (ce que je suis devenu). Ce que nous faisons influe sur qui nous sommes.
Et il y a un autre élément qui vient encore aggraver les regrets et le sentiment de culpabilité : en plus de "what I've done" et de "what I've become", il y a "what you thought of me" (ce que tu penses de moi). Parce que nos fautes ont des conséquences aussi sur d'autres, qui en sont victimes. Lorsqu'on a blessé une personne qu'on aime, on se rend compte que la relation n'est plus comme avant : quelque chose s'est brisé, la confiance qui a été trahie ne se restaure que très difficilement. Ce sont les trois notions essentielles du regret : la culpabilité, le sentiment de honte qui affecte notre vision de nous-mêmes, et la peur des conséquences sur la relation avec la victime, à cause de la confiance trahie.

Le chanteur a essayé de tourner la page. Mais en luttant afin d'y arriver, il se rend compte que malgré tous ses efforts, son passé lui comme à la peau et qu'il ne parvient pas à s'en défaire : "as I clean this slate with the hands of uncertainty" (alors que j'efface cette ardoise avec des mains pleines d'incertitude).

Mais c'est là qu'intervient quelque chose de nouveau. Voici les paroles du refrain : "So let mercy come, and wash away What I've done, I'll face myself To cross out what I've become, Erase myself, Let go of what I've done." (Alors que vienne la grâce, et qu'elle me lave de Ce que j'ai fait, Je me ferai face Pour mettre fin à ce que je suis devenu, M'effacer, Lâcher ce que j'ai fait)

Linkin Park n'est pas un groupe qui se revendique comme ayant un message chrétien. Toutefois, ils emploient le terme de mercy, qui a le double sens de grâce et de pitié et qui s'utilise en anglais pour parler de la grâce de Dieu. Est-ce à ce sens que la chanson fait référence ?
Impossible de le dire avec certitude, mais ce ne serait pas surprenant dans la mesure où plusieurs chansons de Linkin Park font occasionnellement allusion à des thématiques chrétiennes (même si aucune ne fait jamais directement référence à Dieu). Une chose est claire : la chanson parle très clairement d'une intervention extérieure, d'une grâce qui vient laver les fautes et permet ensuite de faire face à ses conséquences et de lâcher prise. 

C'est cela, la grâce : l'action d'un Dieu qui nous aime et qui prend l'initiative, qui va jusqu'au bout pour nous délivrer du poids de nos fautes. Parce que lorsque nous faisons le mal, lorsque nous faisons souffrir d'autres qu'il a créés et qu'il aime, c'est en tout premier lieu Dieu que nous offensons. Parce qu'il est trop saint pour supporter le mal et trop juste pour laisser la moindre faute impunie, il n'a pas d'autre choix que de nous condamner et de nous châtier pour le mal que chacun de nous a fait. Mais parce qu'il nous aime, il veut par-dessus tout nous sauver de ce châtiment. La croix, où la grâce est manifestée, c'est l'endroit où l'amour et la justice de Dieu, a priori irréconciliables, se rencontrent : en Jésus, Dieu devient homme et s'unit à nous dans notre nature et il accepte de prendre sur lui, en mourant sur la croix, le châtiment que toi et moi avions mérité. La justice est satisfaite : le mal est puni ; mais l'amour triomphe : la créature perdue est sauvée.
Cette grâce ne se manifeste que lorsque nous sommes au fond du gouffre. Ça ne signifie pas forcément dans des circonstances de vie absolument tragiques. Mais c'est seulement quand nous prenons pleinement conscience de notre culpabilité, de notre déchéance totale devant les standards de sainteté de Dieu, quand nous réalisons qu'aucun de nos efforts propres ne peut nous conduire à mériter ce salut par nos propres efforts, alors seulement la grâce de Dieu par Jésus se manifeste. C'est quand nous prenons conscience que nous ne méritons pas le pardon de Dieu, que Dieu nous l'offre, gratuitement.

Puis vient la partie finale de la chanson et là, tout change : "I start again, And whatever pain may come Today this ends, I'm forgiving what I've done." (Je repars à zéro, Et qu'importent les peines à venir Aujourd'hui c'est la fin, Je me pardonne ce que j'ai fait) Si à ce moment de la chanson le clip nous montre des images d'un bébé ce n'est sûrement pas un hasard.

Renaître... Repartir à zéro... Effacer toutes les erreurs du passé et tout recommencer... Qui n'a jamais rêvé de ça ? Eh bien justement : par la grâce de Dieu, c'est possible. C'est la base même du message de l'Evangile : "Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées, toutes choses sont devenues nouvelles. Cela vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par Christ." (La Bible, 2 Corinthiens 5:17-18)
C'est sur cette offre d'un nouveau départ que se termine le mime de S'Trace ta Rue : le personnage principal du mime, brisé par la vie et immobile couché sur le sol, se relève pour une nouvelle vie. Ce nouveau commencement ne signifie pas qu'il n'y aura plus de luttes ni de souffrance : le passé est toujours bien réel, mais il n'est plus là, présent ; il n'est pas effacé, mais il est... pardonné ! La nouvelle créature, lavée par le sang de Jésus qui coule de la croix, est libérée de sa culpabilité et de toutes les chaînes qui la maintenaient en esclavage.

As-tu déjà fait l'expérience de cette grâce qui rend libre ? C'est la plus belle chose que je puisse souhaiter à tous mes lecteurs !!!

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