vendredi 23 novembre 2012

Philippe Roser, DNA/Rue89 : Une prière pour des affaires

Bonjour à tous !

Fin de la semaine dernière, la presse régionale alsacienne (d'abord dans les Dernières Nouvelles d'Alsace, repris par Rue89 Strasbourg avec des échos très positifs à chaque fois) a publié l'interview de Philippe Roser, un chef d'entreprise de la région de Saverne qui témoigne sans détours que son entreprise a été sauvée de la crise économique... grâce à Dieu ! Ce patron croyant, impliqué dans le réseau "Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens", raconte comment il a choisi de mettre Dieu aux commandes de son entreprise et explique les principes qu'il tire de sa foi et de la lecture de la Bible pour sa vie professionnelle et ses choix d'entrepreneur. Cette interview m'a touchée, je la partage donc ici.

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Philippe Roser, chef d'entreprise (Photo : DNA)
Il en est convaincu : Dieu a sauvé son entreprise de la crise. Depuis, il prie au boulot tous les jours et avant chaque décision importante. Membre de l’antenne savernoise d’Entrepreneurs et dirigeants chrétiens avec une douzaine de confrères, Philippe Roser témoigne d’un quotidien qui concilie foi et business. Ou comment Dieu sauve le monde… des affaires. Dans le hall d’entrée de la société R & D Project Managing, à Dossenheim-sur-Zinsel, pas de croix ni de citation biblique. Aucun signe « ostentatoire. On n’est pas dans le démonstratif. » Rien ne laisse croire qu’ici, le big boss, c’est Dieu.

Âgé de 47 ans, Philippe Roser a fondé l’entreprise en 1996, rejoint ensuite par ses deux frères.
À la tête de 20 salariés, les trois frères Roser exportent dans le monde des solutions pour l’automatisation de processus industriels dans les secteurs agro-alimentaire, biomédical ou automobile, pour un chiffre d’affaires de 4M € en 2011. Joli résultat pour une société qui, en 2009, a failli succomber face à la crise économique, et qui se prépare aujourd’hui à investir 300 000 € pour doubler sa capacité de production. Un miracle ? Philippe Roser en a la certitude : pour lui, après sa « conversion » fin 2009, Dieu a sauvé R & D.

Membre de l’antenne savernoise d’Entrepreneurs et dirigeants chrétiens (EDC) – créée fin 2011 et septième du type en Alsace, pour 230 antennes en France, elle regroupe des dirigeants catholiques et protestants –, il dit ce que la foi fait à sa boîte au quotidien.

DNA : Vous dites que c’est la crise économique qui a conduit à votre « conversion ».
Je suis né à Weislingen dans une famille chrétienne, mais je n’étais pas attiré par ça, contrairement à mes deux frères. En 2008-2009, ça a été une période très difficile pour l’entreprise, on a failli mettre la clef sous la porte. J’avais beaucoup de pression et de questionnements : est-ce que j’ai bien fait de créer mon entreprise, comment je vais continuer à faire vivre mes salariés ? À Noël, mon frère m’a prêté un livre : ça a été un virage à 180 degrés. Je me suis rendu compte que Dieu n’était pas seulement dans la vie privée, mais aussi dans la vie professionnelle, là où on passe le plus clair de notre temps.

Et ça a changé quelque chose ?
On a prié, on a clairement mis notre entreprise dans les mains de Dieu, comme un contrat. On a tenu encore six mois, puis les commandes sont rentrées, dans un volume jamais vu. Ça nous a permis de sortir du rouge sur le bilan de l’année.

Depuis, comment ça se passe au quotidien ?
Chaque jour, nous remettons notre entreprise à Dieu par la prière, avant un coup de fil, le matin en salle de réunion, chacun pour soi ou les trois frangins ensemble. Quand nous avons un rendez-vous, on prie pour que ça se passe bien. Quand il y a un problème ou une décision stratégique à prendre, on se réfère à la Bible, notre manuel d’utilisation. On prie, on médite et on attend la révélation. Mais ce n’est pas de l’attentisme béat, c’est pratique et concret. »

Qu’en disent les salariés ?
Ça a été clairement annoncé en réunion avec l’ensemble des salariés. Nous sommes ouverts à leur faire partager ça, mais il faut que ça vienne d’eux. On est très attentifs à ne pas aller trop loin pour que personne ne se sente obligé ou mal vu.

Cela n’implique-t-il pas des préférences à l’embauche ou pour les promotions ?
Pas du tout. Ceux qui partagent nos opinions ne sont pas mieux vus que les autres. Les embauches sont faites selon les compétences et les qualités humaines, sans étiquette religieuse : on a déjà eu des salariés musulmans. Moi-même, je suis protestant, mais je préfère aller dans le sens des églises primitives, où il n’y avait pas d’étiquette. Ce qui est clair, par ailleurs, c’est qu’on est disponible pour nos salariés s’ils sont dans une détresse quelconque.

Comment un chef d’entreprise chrétien envisage-t-il le business ?
On doit être exemplaire. Payer les impôts, ne pas chercher à tromper l’État. Les pots de vin, les enveloppes pour qu’une commande soit passée, c’est niet. Il y a aussi un certain nombre de choses que je ne fais plus : je suis incapable de mentir, même par omission. On ne cherche pas non plus à démolir nos concurrents. C’est à nous de faire pour être meilleurs.

Dans un monde des affaires parfois féroce, ne risquez-vous pas de passer pour un enfant de chœur ?
C’est une question de confiance. On se dit que Dieu éclairera notre client.

Qu’en est-il du rapport à l’argent ?
C’est l’amour de l’argent que Dieu condamne. S’il n’y a plus de richesse, comment est-ce qu’on fait tourner un pays ou des entreprises ? C’est hypocrite que de ne pas chercher à gagner de l’argent, parce que plus on en a, plus on peut en donner. Et quand on en a, il faut donner.

Finalement, la foi, ça vous rapporte ?
À titre personnel, indéniablement. L’objectif, nouveau pour moi, est aussi d’apporter autant aux autres. À titre financier, je peux dire que je vais mieux qu’il y a deux ans et que l’entreprise va mieux qu’il y a deux ans.

EDC, est-ce un réseau ? Et y a-t-il un côté sectaire ?
Un réseau, pourquoi pas. Quand on fait partie d’une association où la solution se trouve, on ne va pas la chercher à l’extérieur. Et tous les moyens qui sont mis en œuvre sont légaux et honnêtes. Par ailleurs, EDC est multi-confessionnel et n’est pas sectaire du tout : on n’oblige personne. Notre objectif, c’est de véhiculer des valeurs. Il n’y a vraiment rien de caché, tout est visible et ouvert. Chez R & D, les profits restent majoritairement dans l’entreprise. Ils vont aussi vers les salariés par l’intéressement, vers des dividendes pour les actionnaires. Pour partie aussi, ils vont en dehors, sous forme de dons. Pas pour une étiquette d’église, mais pour une action ponctuelle, au profit d’une association ou d’un mécénat d’artiste, qui nous est révélée par Dieu d’une manière ou d’une autre.

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