mardi 16 octobre 2012

Mariage homosexuel, homoparentalité et adoption : L'avenir en rose, perspectives pas très gay pour la famille...

Salut tout le monde !

C'était une promesse de campagne de François Hollande et elle est en passe de devenir réalité : le 31 octobre, le Conseil des Ministres examinera un projet de loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe et permettant à ces couples d'adopter des enfants. Le gouvernement à donc décidé d'avancer dans le sens de cette réforme à hauts risques, malgré les inquiétudes des maires, qui devront célébrer ces unions (et qui demandent au moins une clause de conscience, ce qui serait effectivement la moindre des choses...), du Conseil supérieur de l'adoption, de psychologues, de professionnels de l'enfance, de la Caisse Nationale des Allocations Familiales, de juristes, de journalistes comme le fondateur de Reporters sans frontières, des différentes églises chrétiennes (catholique, orthodoxes, protestantes, évangéliques) et des autres communautés religieuses, voire même... des homosexuels eux-mêmes ! Alors, n'en déplaise aux nouveaux Inquisiteurs de la pensée unique qui au nom d'une fausse laïcité voudraient que la liberté d'expression soit pour tous les citoyens, à l'exception de ceux d'entre eux qui sont croyants, je vais moi aussi prendre position pour exprimer mon opposition à cette dangereuse évolution de la société.

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Parler le langage de son temps
Dans la première partie de ma réflexion sur ce thème, j'ai évoqué les perspectives bibliques sur l'homosexualité en général. Évidemment, le croyant sait qu'il ne vit pas dans une société 100% croyante et que son entourage n'a a priori aucune raison d'accepter une perspective biblique du monde seulement parce qu'elle refléterait soi-disant une volonté divine révélée. De même, il sait que Dieu a doté chacune de ses créatures d'un cadeau inaliénable : la liberté. Par conséquent, le croyant va d'une part accepter le droit des autres personnes à vivre d'une façon qu'il désapprouve et respecter et aimer ces personnes, et d'autre part, défendre ses convictions par des arguments non plus purement théologiques, mais aussi scientifiques, philosophiques, moraux, sociaux, politiques, juridiques, psychologiques, etc. Ce que je chercherai à faire dans cet article.

Le droit d'être différent
Aux débuts du militantisme gay moderne, qui a véritablement pris de l'ampleur à la suite de la "révolution sexuelle" de la fin des années 60, les homosexuels revendiquaient avant tout un droit à la différence. La reconnaissance de ce droit passait par la fin de toute forme de pénalisation du comportement homosexuel et l'acceptation par la société de ce mode de vie, au nom de la liberté individuelle, ainsi que par la lutte contre les discriminations dont les homosexuels pouvaient être victimes (à l'embauche, pour trouver un logement, etc). Il s'agissait de revendiquer le droit de vivre ainsi. Ces revendications sont tout à fait légitimes en elles-mêmes... à condition que ceux qui réclament la tolérance pour leurs choix de vie tolèrent aussi eux-mêmes la liberté des autres de ne pas être d'accord avec ceux-ci et d'exprimer leur désapprobation.
Mais avec le temps, les revendications des militants homosexuels ont pris un tournant : plutôt que de revendiquer un droit à la différence, ils ont commencé à vouloir copier le modèle de la famille hétérosexuelle. Pour résumer : après avoir réclamé, et assez largement obtenu, le droit d'être différents, ils ont voulu redevenir comme les autres... Après avoir choisi un mode de vie par lequel ils s'excluaient eux-mêmes de la définition naturelle et juridique de la famille, ils ont voulu dénaturer la famille pour qu'elle les inclue. Alors que les lois biologiques les empêchent d'être parents de par leur choix de vie, ils ont voulu le devenir par des moyens artificiels. L'ordre naturel du monde, qui veut que pour faire un enfant il faut un spermatozoïde ET un ovule, peut-il être modifié pour se plier aux fantasmes de quelques individus ?

Qu'est-ce que l'homophobie ?
La loi française ne donne pas de définition claire de ce qu'est l'homophobie. Elle est généralement définie comme la peur, la haine ou le rejet des personnes homosexuelles. En pratique, la loi condamne à la fois toutes les agressions physiques, verbales ou autres à l'encontre de personnes homosexuelles ou bisexuelles. A mon sens l'homophobie va cependant plus loin que cela : elle englobe tout sentiment, exprimé ou non, de haine, de rejet, de peur ou de gêne à l'encontre de ces personnes. Dans ce sens, ce sentiment doit être combattu, partout où il se trouve, y compris dans l'Eglise où il n'est que trop présent : les personnes homosexuelles sont des êtres humains qui ont droit au même respect et à la même considération que toute autre personne.
Il y a quelque temps, un ami chrétien m'a dit qu'il avait du mal à discuter avec une personne homosexuelle, parce qu'au cours de la conversation il se demandait sans cesse si son interlocuteur n'était pas en train d'essayer de le séduire. Dans cette réticence irrationnelle, j'ai cru discerner une peur homophobe inconsciente. Pourquoi, s'il n'y a rien de spécialement suspect dans la situation, mon ami s'imaginerait-il que son interlocuteur veuille le séduire ? Je lui ai répondu : "Et quand une fille hétérosexuelle t'adresse la parole, tu as forcément l'impression qu'elle veut te séduire aussi ?"
La loi punit également les discriminations à l'égard d'une personne en raison de son orientation sexuelle. L'orientation sexuelle a été ajoutée récemment à la liste des motifs de discrimination, avec notamment le sexe, les origines, la couleur de peau, l'âge, le handicap, la religion et les opinions politiques. Quelque chose me gène quelque peu dans cette liste : la plupart des autres éléments mentionnés sont des caractéristiques (non choisies) d'une personne. L'orientation sexuelle, en tout cas la pratique sexuelle qui est à distinguer de l'attirance, est un choix de vie (de même que la religion et les opinions politiques d'ailleurs). Il me paraît important de distinguer les deux. Toutefois, il n'y a aucune raison pour laquelle les personnes homosexuelles ne puissent pas accéder aux mêmes conditions de vie que les autres, pour l'emploi par exemple, tant que leur homosexualité n'affecterait pas leur capacité de travail (ou autre), ce qui n'est a priori pas le cas.
En tout cas, il me paraît urgent de donner une définition légale de l'homophobie. A la fois pour définir ce qu'elle est, et ce qu'elle n'est pas. L'homophobie n'est PAS de considérer le choix de vie homosexuel comme mauvais et condamnable, tout en respectant la personne des homosexuels et leur liberté de choisir ce mode de vie : là, il s'agit de liberté de pensée. Pourtant, il est tellement fréquent que dès que quelqu'un s'exprime dans ce sens, ou même seulement émet la moindre petite réserve à-propos du mariage homosexuel et de l'homoparentalité, il se fait aussitôt taxer d'homophobe et insulter... voire pire. (Oui ça sent le vécu là !) L'intolérance de la pensée unique : critiquer les actions de l'Etat d'Israël c'est forcément être antisémite, un musulman est forcément un dangereux terroriste et exprimer son patriotisme est forcément xénophobe, c'est bien connu... Ou encore : émettre la moindre réserve sur le mariage homosexuel est forcément homophobe. Alors, je profite de ma liberté d'expression (de laquelle, quoi qu'on en dise, nous jouissons encore, quoi qu'elle soit de plus en plus entravée par la pensée unique) pour clamer haut et fort que personne n'a le droit de m'interdire de penser comme je pense ! 

Qu'est-ce que le mariage ? 

Quand on parle de mariage, il est important de commencer par définir de quoi il s'agit. J'explique dans un article de mon blog quelle est ma vision, chrétienne, du mariage : une alliance pour la vie, fondée sur l'amour et l'engagement réciproques, librement consenti et concrétisée par un acte public, officiel.
Pour la société, c'est bién évidemment le Code civil, pas la Bible, qui détermine ce qu'est le mariage. L'article 12 de la Convention Européenne des Droits de l'Homme affirme que le droit de se marier et de fonder une famille constitue un droit fondamental de chaque personne. En France, le Code civil énonce que le mariage est une "union d'un homme et d'une femme, ayant tous deux 18 ans révolus, qui s'unissent pour vivre en commun et se doivent mutuellement respect, fidélité, secours et assistance". C'est cet article que les partisans du mariage homosexuel veulent changer. Comme l'explique la spécialiste de droit constitutionnel Anne-Marie le Pourhiet (membre de l'UNI, syndicat universitaire de droite, et de la fondation Res Publica de Jean-Pierre Chevènement) dans cette interview, la finalité juridique du mariage est de garantir la stabilité du couple fondé sur l'altérité dans la différence sexuelle, et la protection de sa descendance. Donc, la notion de mariage homosexuel est un non-sens. Comme le dit avec beaucoup d'humour Mme le Pourhiet, prétendre que l'interdiction du mariage entre personnes de même sexe est discriminatoire, "c’est comme si l’on disait que la marche est discriminatoire parce qu’elle consiste à se déplacer en mettant un pied devant l’autre et que ceci n’est pas accessible aux unijambistes." Les homosexuels ne sont pas discriminés par l'impossibilité de se marier : ils s'excluent eux-mêmes de la définition de ce qu'est le mariage par leur choix de vie.

Il y a eu, dans le passé, des civilisations qui accordaient une grande place à l'homosexualité. Mais il n'y a JAMAIS, dans toute l'histoire, eu de reconnaissance officielle de couples homosexuels au même rang que les couples mariés hétérosexuels : le consensus universel de toutes les civilisations de l'histoire de notre monde est qu'une famille est une union de l'homme ET de la femme.
A noter que s'il s'agit uniquement des avantages fiscaux, je ne vois aucune raison pour laquelle les couples homosexuels ne puissent jouir des mêmes droits fiscaux que les couples hétérosexuels. Pour ça, pas besoin de mariage : un réaménagement du PACS suffirait.
La reconnaissance du "mariage gay" poserait problème aussi au vu de la filiation : actuellement, en vue du principe juridique de "présomption de paternité", lorsqu'un enfant naît d'une femme mariée, le mari de celle-ci est automatiquement considéré comme le père (même lorsqu'il ne l'est pas... mais ça c'est un autre débat ^^) et n'a pas besoin de déclarer l'enfant. Donc, si une femme lesbienne mariée à une autre femme a un enfant... qui serait le "père" légal ? Sa compagne ? Là, l'homoparentalité serait légalisée de fait. Et le père biologique qu'est-ce qu'on en fait ? La loi lui reconnaîtra-t-elle le statut de "goutte de sperme officielle" ? C'est dans ce sens qu'il devient extrêmement difficile pour les partisans du mariage opposés à l'homoparentalité de défendre leur position, parce que le mariage est intrinsèquement lié à la filiation.

Mariage civil, pas religieux !
Une des réparties les plus fréquentes de ceux qui veulent tuer le débat en se contentant de me demander poliment de fermer ma gueule : "On parle du mariage civil, pas du mariage religieux, un croyant n'a rien à dire sur le mariage civil !"
Outre le sympathique sous-entendu que je le seul droit que j'ai est celui de me taire, cette remarque fait état d'une profonde ignorance de la diversité des milieux chrétiens. Du fait qu'en France le catholicisme a eu pendant longtemps le quasi-monopole du paysage religieux, beaucoup de Français non croyants mais habitués au fonctionnement de cette institution religieuse ont encore du mal à comprendre que les choses ont changé. Si la personne savait de quoi elle parle, elle saurait que contrairement à l'Eglise catholique, le "sacrement de mariage" n'existe pas dans le protestantisme, desquelles font partie les églises évangéliques dont je suis issu. Pour nous, le mariage civil est le seul qui existe, généralement suivi d'un culte à l'église et d'une fête entre amis, mais ce n'est pas obligatoire et ça n'a aucune valeur officielle. Donc oui, c'est bien du mariage civil que je parle, pas du mariage religieux qui n'existe pas pour moi. Le mariage civil concerne les citoyens. Or, jusqu'à nouvel ordre, il n'existe aucune loi déchoyant les croyants de leur citoyenneté ! Conclusion : j'ai autant le droit de m'exprimer sur ce sujet que ceux qui veulent me l'interdire.

L'adoption : droit à l'enfant... ou droit de l'enfant ?
Pour ce qui est de l'adoption, son ouverture aux couples de même sexe aurait des conséquences encore plus tragiques que le mariage parce qu'elle impliquerait une tierce personne, qui devient une fois de plus la victime innocente de l'égoïsme des adultes : l'enfant.
Ce qui me frappe le plus dans tous les arguments des partisans de l'adoption par les couples homosexuels, c'est qu'il ne mettent systématiquement en avant QUE le droit de ces personnes d'avoir des enfants. Le droit À l'enfant, plutôt que le droit DE l'enfant... sauf que le "droit d'être parent" n'existe dans aucun code juridique au monde ! L'adoption a TOUJOURS été un droit DE L'ENFANT : celui de grandir dans un foyer équilibré, entouré de parents aimants... le droit d'avoir un papa et une maman. Or, à entendre les partisans de l'homoparentalité, l'enfant serait simplement un objet destiné à satisfaire les désirs parentaux des homosexuels.
N'importe quel psychologue confirmera que, de même que l'équilibre biologique fait qu'il faut un homme et une femme pour concevoir un enfant, pour son équilibre psychologique un enfant a besoin d'être élevé par un papa ET par une maman, dont la complémentarité dans l'éducation lui permettra de construire sa propre identité. Lorsque cet équilibre est rompu, par exemple par le décès ou l'abandon d'un des parents, l'enfant n'est évidemment pas perdu pour autant, il lui sera possible de se reconstruire autrement, mais il reste que le déséquilibre causé à la fois par la déchirure et par le manque d'altérité sexuelle dans l'éducation se fera ressentir. Personne ne doute qu'un couple homosexuel est capable de donner à un enfant tout l'amour dont il aura besoin, mais là n'est pas la question : un couple composé de deux papas ou de deux mamans ne pourre jamais offrir à un enfant l'équilibre essentiel duquel il aura besoin pour se construire. C'est pour cette raison que toutes les demandes dans ce sens en France ont jusqu'ici été refusées au nom de l'intérêt supérieur de l'enfant. Le refus d'adoption en raison de l'incompatibilité du mode de vie des parents avec les intérêts supérieurs de l'enfant est une disposition tout à fait légale, prévue par la loi et qui n'est en rien un jugement de valeur sur les choix de vie des parents potentiels.
Le besoin d'un père et d'une mère est particulièrement visible chez les enfants de moins de 5 ans, mais il reste réel par après. Particulièrement à l'adolescence, lors de l'éveil à la sexualité : comment deux pères expliqueront-ils le fonctionnement du cycle menstruel à leur fille de 12 ans qui a ses premières règles ? comment deux mères aborderont-elles avec leur fils de 15 ans la question de la masturbation ? Ces choses ont toujours fait partie de la complicité particulière père-fils et mère-fille.
L'adoption par un(e) célibataire est elle aussi différente de l'adoption par un couple homosexuel, puisqu'il reste la possibilité d'un futur partenaire pour compléter la cellule familiale.

A l'extrême limite, on pourrait considérer que les enfants seraient plus heureux s'ils étaient élevés par un couple homosexuel qui les aime, qu'enfermés dans un orphelinat. Mais même cet argument ne tient pas non plus, dans la mesure où il y a aujourd'hui en France davantage de familles en attente d'adoption que d'enfants à adopter.
En écrivant ceci, je n'ignore pas que l'homoparentalité de fait existe déjà : environ 250 000 enfants d'après les associations LGTB, entre 20 000 et 40 000 d'après l'Institut National des Etudes Statistiques, sont aujourd'hui élevés par des couples homosexuels. Peu importe les chiffres exacts, le fait est que ces enfants existent même si on peut regretter leur situation et qu'ils doivent être reconnus officiellement d'une façon ou d'une autre. Certaines de ces personnes témoignent sur ce site, que je consulte régulièrement parce que leur vécu m'intéresse. La plupart d'entre eux sont en réalité nés d'une précédente union hétérosexuelle avant qu'un de leurs parents n'adopte un mode de vie homosexuel, et sont toujours en contact avec leur autre parents ; la question du manque d'altérité sexuelle dans l'éducation ne se pose donc pas. Mais pour certains d'entre eux, par ex. ceux nés par insémination artificielle ou d'une mère porteuse (pratiques illégales en France, mais pas dans d'autres pays et certains homosexuels français vont le faire à l'étranger), le compagnon/la compagne de leur parent biologique est le seul autre adulte référent qu'ils auront eu pendant toute leur vie et dans ce cas, il est évident que ce lien ne peut pas être tout simplement ignoré. Le problème peut même tout à fait se poser un jour dans une église : imaginons qu'un couple homosexuel qui élève ensemble un enfant dont l'un serait le parent biologique, se joigne à une église et se convertisse ; que lui conseillerait-on alors de faire pour leur enfant ? Je suis donc tout à fait favorable à une forme de reconnaissance, différente de l'adoption, du statut du beau-parent homosexuel (et du beau-parent hétérosexuel), statut qui lui permettrait aussi d'avoir la garde de l'enfant en cas de décès du parent biologique. Mais en tout cas, ce cas particulier ne peut servir à justifier l'adoption d'orphelins par des couples homosexuels.

D'ailleurs... est-ce réalisable ? 
Aujourd'hui, 80% des adoptions en France sont des adoptions internationales. Or, la quasi-totalité des pays ayant signé un agrément avec la France, notamment l'ensemble de l'Afrique noire, Haïti, la Chine, le Vietnam, la Colombie, l'Europe de l'Est y compris la Russie, ont d'ores et déjà annoncé qu'ils refuseraient de laisser leurs enfants être adoptés par des couples de même sexe. En France même, il n'y a que peu d'enfants adoptables. Cette loi, si elle passe, risque donc de provoquer encore plus de souffrance et de frustration pour ces couples, dont le profond désir d'avoir un enfant (que je comprends tout à fait, même si je n'y souscris pas) ne pourra de toute façon, pour la plus grande partie d'entre eux, pas se réaliser faute de trop peu d'enfants adoptables.

Et après ?
Les lobbys LGTB ont déjà fait entendre que les réformes prévues par le gouvernement ne vont pas assez loin. Ils réclament notamment l'accès à la procréation médicalement assistée (qui engendrerait une inégalité de fait entre couples homosexuels féminins et masculins dans l'accès à la parentalité) et la légalisation de la gestation pour autrui ("mères porteuses"), qui sont selon eux la "suite logique" du droit à l'adoption. Cela signifie que si ce projet de loi est adopté, le gouvernement pourrait se voir par la suite obligé de céder aux pressions d'autoriser ces pratiques auxquelles il est pourtant opposé...
Et quelles seraient les conséquences ? L'enfant né d'une mère porteuse n'aurait plus seulement deux, mais même trois "parents". Le corps des femmes servant de mères porteuses deviendrait un outil à procréer pour le compte de quelqu'un d'autre... une nouvelle forme d'esclavage. On ne joue pas à l'apprenti-sorcier avec la filiation.

Combat droite-gauche ?
Il est vrai qu'historiquement, la cause d'une plus grande reconnaissance de l'homosexualité dans la société a le plus souvent été défendue par la gauche, voire l'extrême-gauche, la droite étant plus réservée à l'encontre de telles évolutions (parfois d'ailleurs plus par conservatisme social que par conviction morale).
Mais aujourd'hui, le débat sur ces questions est beaucoup plus complexe qu'un simple clivage droite-gauche.
En France, alors que le gaullisme historique a toujours été attaché à la famille comme fondement de la société, l'UMP n'a pas aujourd'hui de position officielle sur le mariage homosexuel et l'homoparentalité et ses membres sont divisés : de plus en plus de personnalités importantes du parti sont favorables à ces évolutions (Chantal Jouanno, Yves Jégo, Franck Riester), ou du moins à la première (Nathalie Kosciusko-Morizet) ; y compris des personnalités qui y ont toujours été opposées et ont changé d'avis récemment (Luc Chatel). Il ne faut pas oublier qu'un des plus grands lobbys LGTB en France, GayLib, est rattaché à l'UMP.
Le centre aussi est sceptique : Franck Meyer, maire MoDem de Sotteville-sous-le-Val dans le 76 et candidat aux dernières législatives (dans la circonscription de Laurent Fabius), est le président fondateur du Collectif Maires pour l'Enfance, la fronde des maires opposés à la réforme.
Logo du mouvement des Poissons Roses
A gauche, si une nette majorité y est acquise, une minorité influente de personnalités socialistes (Lionel Jospin, Michel Rocard, Dominique Potier, Gérard Collomb, Bernard Poignant, Georgina Dufoix), alliées au PS (Jean-Pierre Chevènement) ou du Front de Gauche (Patrice Carvalho) continue cependant de s'y opposer. De même que le courant des Poissons Roses. Une opposition particulièrement forte dans les départements d'outremer puisque l'ensemble des élus de gauche (de la majorité et du FdG) de Guadeloupe et de Martinique sont fermement opposés à ces réformes.

Un sujet politique ?!
Logo du Collectif pour l'enfant,
qui regroupe tous les organismes
opposés au projet de loi
J'ai toujours eu pour principe sur mon blog de ne pas prendre position sur des questions politiques, comme je l'ai expliqué dans mon article sur les élections présidentielles. Cet article vient-il enfreindre ce principe ?
J'ai déjà montré que, même si on trouve encore davantage de partisans du mariage gay et de l'homoparentalité à gauche qu'à droite et davantage d'opposants à droite qu'à gauche, le clivage droite-gauche n'était plus aujourd'hui le seul facteur déterminant pour ce débat.

Quoi qu'il en soit, là n'est pas la question : je considère qu'il ne s'agit pas ici d'un sujet politique, mais d'une question de société, une question morale, qui dépasse tout engagement politique partisan. En m'y opposant, je ne soutiens pas un camp politique par rapport à un autre mais j'appelle les élus de toutes tendances confondues à écouter la voix de la raison plutôt que celle des intérêts particuliers d'une petite minorité.
Non : le mariage gay et d'adoption pour ces couples ne sont pas des questions politiques, mais des questions d'ordre moral et social, de première importance ! La famille est le fondement de toute société humaine, l'élément de base sur laquelle cette société se construit. Alors, j'appelle tous les Français, quelle que soit leur appartenance politique, croyants ou non, hétérosexuels ou homosexuels, à s'opposer à sa dénaturation qui aurait des conséquences tragiques pour notre avenir à tous !

3 commentaires:

Anonyme a dit…

très bon argumentaire!

Anonyme a dit…

Je ne suis pas le même Anonyme que le précédent (je dis ça pour qu'on nous différencie, pas parce que je représente une opinion contraire).

Je cite, à propos des chiffes de l'homoparentalité en France, un extrait de l'excellent article de Kto & The City (attention, humour décalé)

http://www.ktoandthecity.com/2012/11/mariage-homo-ce-que-je-crois/

" Pareil quand cette asso évoque 300 000 enfants élevés par des familles homoparentales alors que l’Institut National d’Etudes Démographiques (organisme d’Etat) en compte entre 24 et 40 000, tu te dis que les mecs te prennent pour une buse et pas qu’à moitié. Le royaume des chiffres pipos quoi, comme la vague impression de voir un représentant de la CGT t’annoncer qu’ils étaient 100 millions à la sortie d’une manif à Courseulles-sur-Mer.

En fait, on te vend comme primordiale, urgente et indispensable une mesure qui n’est que l’exigence de la minorité d’une minorité ! (7% des Pacs sont contractés par les homosexuels, 93% par des hétéros. Alors que les hétéros peuvent se marier s’ils le veulent)."

Philip777 a dit…

Bonjour !
Pour les statistiques, j'ai cité les deux chiffres qu'on peut trouver, ceux de l'INAD et ceux des associations gay, parce que la vérité est sans doute entre les deux et que je ne suis pas en mesure de dire lesquels sont les plus exacts. Il faut aussi se souvenir qu'une grande partie de ces enfants d'homosexuels sont issus d'une précédente union hétérosexuelle et donc, sont de toute vraisemblance encore en contact avec leurs deux parents biologiques.